Un livre que l’on devrait tous avoir dans sa bibliothèque : Les lois naturelles de l’enfant écrit par Céline Alvarez aux Editions Les Arènes. L’autrice a mené une expérience dans une classe maternelle à Gennevilliers en France. Elle a respecté “Les lois naturelles” de l’enfant et les résultats ont été surprenants. A la fin de la deuxième année, les enfants étaient capables de lire et avaient d’excellentes compétences en arithmétique. Ils avaient aussi développé des grandes qualités morales et sociales. A travers son livre, Les lois naturelles de l’enfant, Céline Alvarez veut nous montrer une autre manière de concevoir l’éducation tout en rendant les enfants plus heureux.
Comment ca fonctionne?
Céline Alvarez commence son livre en expliquant que ce ne sont pas les gènes qui déterminent notre santé, nos capacités intellectuelles ou sociales. Nous sommes essentiellement déterminés par notre MILIEU. En effet, nous sommes déterminés par la nourriture physique et psychique que nous assimilons au quotidien ( les mots que nous prononçons, la façon dont nous gérons le stress, les expériences que nous vivons, la qualité de la nourriture que nous mangeons, le temps d’exercice physique…).
Le point important est de comprendre que l’être humain né “pré-cablé“. C’est à dire qu’il dispose d’une plasticité cérébrale lui permettant de développer des caractéristiques profondément humaines durant toute sa vie. A la naissance, l’être humain est en quelque sorte “prématuré” et c’est la qualité de son environnement qui va conditionner ses potentiels inestimables. Cette immaturité cérébrale est un cadeau car elle permet à l’homme d’apprendre sans cesse et d’absorber les bonds évolutifs des générations précédentes. L’être humain est prédisposé à developper le langage, le raisonnement, la capacité empathique ainsi que d’autres potentiels. Tout cela n’est pas inné chez l’homme.
La grande immaturité cérébrale chez l’enfant
Il est important de comprendre le concept de “Plasticité cérébrale”. Le cerveau de l’enfant va se cabler à son environnement qui influencera de manière positive ou négative son développement et ses potentiels d’intelligence. La bonne nouvelle, selon Céline Alvarez, c’est qu’il n’y a donc pas de fatalité génétique. Quels que soient les gènes dont nous héritons, nous pouvons développer des capacités intellectuelles et sociales très intéressantes. La mauvaise nouvelle est que c’est le premier environnement qui se marque le plus dans la vie d’un être humain, dans ses fibres neuronales, pour le meilleure mais aussi pour le pure. Le potentiel de l’enfant se révèlera ou non, selon les possibilités offertes par son environnement. Les premières années de vie construisent les fondations de l’intelligence, et la qualité de ces fondations est conditionnée par l’environnement.
Nourrir l’intelligence
Ce qui crée les inégalités entre les êtres ce ne sont pas les gènes, mais le milieu. Il est important de créer des lieux ( école) en plus de la maison, où il est possible de nourrir richement et positivement l’intelligence lors de la période de grande immaturité cérébrale. De la naissance à 5 ans, 700 à 1000 nouvelles connexions se créent chaque seconde. Le cerveau se structure directement avec ses expériences dans le monde. Lorsque les conditions ne sont pas réunies à la maison, l’école maternelle peut jouer un rôle extrêmement positif : les enfants y passent plus de 6h par jour ! L’école peut donc atténuer de manière non négligeable les différences entre les milieux sociaux.
La qualité du langage oral est capital d’après Céline Alvarez. Il est important de prendre le temps de bien formuler ses phrases et d’utiliser des mots précis lorsque nous parlons aux enfants ou entre nous. Inciter les enfants à developper un langage oral riche, structuré et précis favorise un bon développement cognitif. Il en est de même pour nos comportements. Il faut éviter d’avoir des comportements que nous ne voulons pas voir se développer chez les enfants. Les deux premières années de l’enfant sont capitales pour les fondations de l’intelligence.
Donner de l’amour  et vivre des expériencesÂ
Un environnement aimant est primordiale pour le bon développement de l’enfant. Avant ses deux ans, l’enfant a particulièrement besoin de : ” la présence des êtres qui l’aiment, à commencer par ses parents et sa famille, d’interactions bienveillantes, de soutien, de protection et d’encouragements. Le bébé a avant tout besoin de lien humain“.
L’enfant apprend en vivant, c’est à dire au travers des expériences. ” L’expérience est une bougie qui n’éclaire que celui qui la porte“. La pédagogie doit donc être active pour que l’enfant gagne en connaissances. Cependant, on gagne tous à apprendre avec l’aide de l’autre, par le biais social. L’attention partagée entre un adulte et un enfant est la voie naturelle de la transmission.
Elle nous rappelle que l’exemple de nos propres comportements est déterminant chez l’enfant. Celui-ci va intégrer notre façon de parler et d’agir quotidiennement avec lui. Nous avons donc une responsabilité en tant qu’adultes de montrer l’exemple car nous agissons sur sa structuration cérébrale. ” Lorsque nous échangeons avec eux ou devant eux, nous sommes entrain de leur apprendre à échanger avec nous et avec les autres.
Celine Alvarez réalise un merveilleux livre qui remet l’enfant à sa juste place d’être d’amour, de joie et d’empathie mais qui n’évolue pas justement de part des lacunes environnementales et sociétales. Ce livre est un superbe outil pour accompagner au mieux son enfant et lui donner un maximum de chances de s’ouvrir à ses multiples potentiels. C’est un regard très instructif sur les besoins de l’enfant et sur comment le guider et l’accompagner en tant qu’adulte, parent, prof, professionnel de la jeunesse,…
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