Après avoir feuilleté les premières pages d’un Routard sur l’Inde du Nord et d’être tombée sur des magnifiques photos de paysages et bâtiments cultes, j’ai eu envie de découvrir ce merveilleux endroit. Apres quelques jours de réflexion, nous nous retrouvions à l’agence de voyage pour acheter uniquement nos billets d’avion. Départ d’Amsterdam pour une arrivée à Delhi et un retour à Delhi pour une arrivée à Paris… Autant avoir des vols directs si c’était possible !
Avant mon départ en Inde du nordÂ
Je me sentais super motivée à l’idée de partir en Inde et de découvrir le Rajastan, moi qui auparavant, n’avais jamais émis l’idée d’aller ce pays ! Je n’avais jamais pensé à aller la-bas car j’avais entendu beaucoup de choses à propos de ce pays : grande pauvreté, conditions de la femme difficile, le fameux « choc » de l’Inde… Alors pour des vacances, il était clair que je préférais partir dans un pays où j’aurais été moins heurtée… Ne me sentant pas prête à affronter cette réalité.
Et puis à la vue des magnifiques photos dans le Routard, j’ai oublié tout ce que j’avais déjà pu entendre sur l’Inde me disant que ce pays était vraiment sensationnel et qu’il fallait que j’y aille !
Quelques jours avant mon départ, je suis tombée sur une vidéo sur Facebook montrant les paysages du Rahjastan et là …Le choc. Cette video montrait les villes, les rues, l’ambiance générale et cela ne correspondait absolument pas à l’idée que je m’étais faite de cet endroit. Et mon arrivée à Delhi confirma mes angoisses…
Mon arrivée à Delhi en IndeÂ
Je vous avoue avoir eu beaucoup de mal les premiers jours à Delhi. Je n’arrivais pas à me raccrocher à quelque chose me rappelant mon pays. Tout était si différent; les gens, les habitations, les routes, la circulation, le bruit, la pollution, l’immense pauvreté… J’ai pleuré… Souvent allant même jusqu’à me demander quel sens avait ma vie jusqu’à présent. J’étais plongée dans un tourbillon de misère et de surpopulation qui me dépassaient. J’ai encore des images « choc » qui me restent en tête, des choses tellement improbables ! Ces enfants âgés d’à peine 4 ans me suivant à Agra pour obtenir quelques roupilles pour manger. Ils avaient l’air si seuls et si malheureux. Je n’arrivais même pas à les regarder dans les yeux. Mon coeur était brisé. Ou encore cet homme sans jambes qui rempait vers nous à la sortie du Taj Mahal… Tous ses yeux sombres et tristes. Cela me renvoyait en plein coeur et en pleine figure le monde tellement injuste dans lequel nous vivons.
Une réalité tellement différenteÂ
En Inde, je me suis retrouvée dans un monde inconnu où la misère présente à chaque coin de rue est insoutenable. Je m’en suis voulue d’être là en tant que « touriste » qui a les moyens de se payer un voyage alors que d’autres sont là entrain de survivre. Je me suis souvent sentie honteuse et gênée d’avoir autant de chance dans ma vie et paradoxalement je pleurais tous les jours… N’arrivant pas à faire face à cette réalité.
Je pense peut-être être beaucoup trop sensible pour arriver à affronter cette réalité. Les difficultés j’en connais, ma vie n’a pas toujours été simple, je travaille comme assistante sociale et j’aide quotidiennement des enfants maltraités et des familles en difficultés. Et pourtant… Là -bas, ce n’est pas ici. Ce que j’ai vu et ressenti en Inde, je ne l’ai ressenti nul part. Et que dire des gens vivant dans un pays en guerre ?
Souvent je me sens lâche de ne pas avoir su faire face à ce monde. Mais après je me dis, il est surement plus humain de rester indignée face à cette misère plus tôt que de l’accepter et de continuer sa route.
Alors oui, j’ai eu des moments d’exaltation face à certains magnifiques bâtiments réalisés par des Maharajas milliardaires mais ces moments retombaient immédiatement quand je tournais la tête et que j’étais face à la misère. C’est tellement paradoxal !
L’Inde, un pays qui revoit nos valeursÂ
Loin de moi l’idée de dépeindre un tableau négatif de ce pays. J’ai rencontré des femmes extraordinaires et tellement chaleureuses à Jaipur. Des enfants magnifiques et souriants. J’ai vu mille et une couleurs, des paysages à couper le souffle, goutté des saveurs délicieuses. J’ai vu de magnifiques plages à Goa. Et ce voyage restera gravé à jamais dans ma vie.
Pour ceux et celles qui n’ont jamais été en Inde et qui sont peut-être très sensibles comme moi, je vous conseille de ne peut-être pas commencé par des grandes villes comme Delhi ou Bombay. D’après ce que j’ai lu sur le net ( en rentrant en Belgique), le Kerala est une approche beaucoup plus douce de l’Inde…
Et qui sait un jour j’irai découvrir cette région de l’Inde ! Il est clair que maintenant je sais à quoi m’attendre et je serai un peu plus en phase avec cette réalité.
En attendant, je me suis promise de ne plus jamais me plaindre pour des futilités dans ma vie de « privilégiée » et de profiter au maximum des gens que j’aime en toute simplicité…
Stellina
Derniers commentaires